Anne Alloin au Guatemala
Je connais Anne Alloin (et Mayanna) depuis 2 ans maintenant. Nous nous sommes rencontrées en 2020, lors de la formation Side Project de Pose Ta Dem.
Tout d’abord, ce que j’avais apprécié chez elle, c’est sa force tranquille, sa simplicité et sa générosité. Anne est authentique et met en oeuvre dans son activité ses convictions humanistes : changer le monde par une consommation responsable et une solidarité internationale.
Ensuite, j’avais été immédiatement séduite par le parcours de Anne et par son projet : fonder la marque Mayanna.
Car cette action pour la solidarité entre les peuples, la possibilité pour ces femmes tisserandes du Guatemala de vivre dignement et le respect de la tradition textile faisait écho à mes propres valeurs.
Enfin, je me souviens qu’à l’ouverture de sa boutique en ligne, j’ai acheté pour Noël une jolie petite pochette rouge qui ne me quitte plus ! Cette pochette est le symbole de notre rencontre et elle m’est très précieuse.
Dans le témoignage de Anne, vous découvrirez son parcours, ses sources d’énergie et son activité.
Mayanna : valoriser le savoir-faire des tisserandes mayas
Peux-tu nous résumer en quelques mots ton parcours ?
Entrée très tôt dans la vie active
Je m’appelle Anne, j’ai 43 ans et je vis en région parisienne mais je suis originaire d’Auvergne.
Je suis rentrée très vite dans le monde adulte et professionnel. En effet, à l’âge de 19 ans, j’avais déjà un enfant et j’ai commencé à travailler dans une grande entreprise de transport. J’ai commencé comme emploi-jeune et j’ai passé par la suite des examens pour évoluer en interne et accéder à des postes d’encadrement d’équipes.
Après plus de 20 ans au sein de la même société, j’ai eu besoin d’un break de plusieurs mois. Passionnée de découverte et d’apprentissage, j’ai fait un voyage qui a changé ma vie. C’était en 2020, juste avant le COVID.
J’avais alors trois objectifs en tête : prendre des cours d’espagnol, faire des treks (je suis une adepte de la randonnée) et effectuer une mission de volontariat international dans un centre public pour jeunes mères et leurs enfants (j’ai été moi-même maman à 15 ans).
C’est suite à ce voyage que j’ai décidé de me tourner vers l’entrepreneuriat social.
Peux-tu nous en dire plus sur ce voyage et cette envie de te lancer dans l’entrepreneuriat ?
Un voyage au Guatemala
Il y a 3 ans, je suis donc partie au Guatemala pendant plusieurs mois. J’ai rencontré des femmes d’une ethnie maya (Tz’utujil.) qui pratiquent encore l’artisanat selon des savoir-faire ancestraux, tels que le tissage traditionnel.
J’ai eu alors un vrai coup de cœur pour ce pays, pour ces femmes authentiques et généreuses, et pour l’or qu’elles avaient entre les mains. Mais j’ai aussi compris les difficultés qu’elles pouvaient rencontrer pour vivre de leur savoir-faire mais également pour faire perdurer leur culture.
A mon retour en France, au printemps 2020, c’est la période du COVID et du confinement. Je décide donc de suivre la formation en ligne Side Project de Pose Ta Dem. Durant 3 mois, j’affine mon projet, je le structure, je passe ainsi de l’idée à la concrétisation.
Pour finir, j’ai décidé de créer Mayanna, une association et une marque pour valoriser l’artisanat de ces tisserandes. Je vends leurs créations en France pour contribuer économiquement à leur développement et faire connaitre leur travail.
Mayanna oeuvre pour une consommation responsable, éthique et solidaire !
Ce qui la rend heureuse
Souvenirs d’enfance et convivialité
Quelle est la dernière fois où tu as ri de bon coeur ?
En fait, je ne me souviens pas vraiment d’un évènement précis. Ce devait certainement être lors d’un repas entre amis.
Quelles étaient tes activités favorites lorsque tu étais enfant ?
A l’époque, je passais beaucoup de temps avec les animaux de la ferme : les lapins, les moutons et les chats. J’aimais aussi me promener dans la forêt et profiter de la nature.
Devenue adolescente, j’ai adoré apprendre l’anglais et l’espagnol qui étaient mes matières favorites. Je rêvais de découvertes et de dépaysement (enfant, je ne partais quasiment jamais en vacances et encore moins à l’étranger).
Ses moments de joie et de créativité
Quelles sont les activités, les lieux, les moments qui te donnent de l’énergie ?
- Les activités : la randonnée, la danse, les voyages à l’étranger, les road trip en camping-car avec mon ami, la danse en couple (salsa, rock)…
- Les lieux : la nature en général, la montagne ou la campagne (la verdure le plus souvent), le village où vivent les tisserandes : San Juan la Laguna, un petit village au bord d’un lac majestueux, le lac Atitlán.
- Les moments de partage : quand je suis un marché et que j’explique le procédé de fabrication des créations mayas et puis, de manière générale, lorsque je me sens utile.
- J’apprécie aussi les moments de solitude durant lesquels j’aime prendre du temps pour moi : lire, écrire dans mon journal, marcher en nature, en forêt…
Quel genre de journée te donne envie de te lever le matin de bonne humeur et pleine d’énergie ? Peux-tu me décrire ta journée idéale ?
Une journée au cours de laquelle je vais être utile (à une cause ou pour quelqu’un) et une journée où je vais apprendre quelque chose (chaque jour, je suis une leçon d’’espagnol pour me perfectionner).
Voici ma journée idéale :
- Je me lève en douceur en prenant le temps et un bon petit-déjeuner. Faire les choses sans hâte, savourer l’instant est essentiel pour moi.
- J’écris quelques mots sur mon journal, parfois les souvenirs de rêves que j’ai eus durant la nuit.
- Je me dédie entièrement à Mayanna.
Il y a 2 ans, j’ai pris un temps partiel à 80 % pour pouvoir à la fois développer mon projet et poursuivre mon activité de salariée.
Depuis début septembre, je travaille à 50 % pour mon activité salariée et 50 % pour mon projet.
Les talents de Anne
Quels sont tes points forts, tes qualités, les choses que tu fais facilement et que tu mets en œuvre dans ton activité ?
- Il y a quelques temps, j’ai fait un bilan de compétences et cela m’a permis de prendre conscience de mes talents : ma capacité d’écoute, mon empathie, ma capacité d’organisation et mon esprit pratique.
- Je possède également une grande curiosité intellectuelle : j’aime apprendre (en particulier l’espagnol), découvrir, explorer…
- Je suis également habile de mes mains : j’aime beaucoup coudre par exemple et j’ai appris à tisser.
- Dans mon activité pour Mayanna, je mets totalement à contribution ces « talents ».
Ce qui caractérise Anne Alloin
Ses convictions
Qu’est-ce qui te révolte dans le monde actuel ?
Ce qui me révolte, c’est à la fois l’injustice et le manque de considération pour les plus démunis.
Si tu pouvais louer un panneau publicitaire, quel message ferais-tu passer au monde ?
Le message que j’aimerais faire passer au monde serait : « contribuons à un monde plus solidaire ».
Son activité : la marque Mayanna
Tisser du lien entre nos 2 cultures
Cette activité a commencé par une « petite graine » semée par hasard lors de cette rencontre avec ces femmes incroyables. Le projet Mayanna a grandi au fil des mois lors de mon retour en France.
Je propose des accessoires tissés main par des tisserandes mayas du Guatemala (coussins, pochettes, foulards…) via une boutique en ligne et des marchés locaux (vente en direct) ainsi que des objets déposés dans des boutiques.
La marque Mayanna s’adresse à ceux et celles qui veulent consommer « autrement », dans le respect de la nature (utilisation de teintures naturelles) et de la personne qui a conçu l’objet (rémunération juste de la femme artisan). C’est pour moi la définition du commerce équitable. Je m’adresse également aux personnes sensibles à l’artisanat et au fait-main.
Comment fais-tu connaitre ton activité ?
En partie, je fais connaître mon activité sur les réseaux sociaux, principalement Instagram, mais également via mon site internet et ma page Facebook. Cependant, c’est surtout en direct, sur les marchés artisanaux, que je communique le plus avec le public.
Je lance d’ailleurs un projet de financement participatif pour soutenir l’activité de Mayanna. Vous trouverez plus d’infos sur HelloAsso : https://www.helloasso.com/associations/international-impact/collectes/mayanna-guatemala
Ses conseils pour entreprendre
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Je dirais qu’il faut tout d’abord écouter ses envies (et comprendre les peurs qui peuvent nous freiner), prendre le temps de l’introspection puis avancer pas à pas.
De même, ne pas hésiter à se former et à rencontrer d’autres entrepreneurs, cela m’a beaucoup aidé pour ma part. Discuter, être ouvert aux échanges c’est la clé du changement.
Et enfin autorisez-vous à rêver !
Solidarité, commerce équitable, voyages, générosité, détermination
Anne semble avoir trouvé sa raison d’être, ce qui lui donne envie de se lever le matin : son Ikigai !
Pour en savoir plus :
Son compte Instagram : www.instagram.com/mayanna.guatemala
Sa page Facebook : https://www.facebook.com/Mayanna.Guatemala
Visiter son site : https://www.mayanna-guatemala.com/
Le projet de financement participatif sur HelloAsso : https://www.helloasso.com/associations/international-impact/collectes/mayanna-guatemala
